Corée du Sud : la destitution du président vouée à l’échec, 150.000 manifestants massés devant le Parlement

  07 Décembre 2024    Lu: 167
Corée du Sud : la destitution du président vouée à l’échec, 150.000 manifestants massés devant le Parlement

Les députés sud-coréens ont commencé à voter samedi sur la motion de destitution du président sud-coréen Yoon Suk Yeol pour sa tentative ratée d'imposer la loi martiale, cependant vouée à l'échec, après le départ du Parlement de presque tous les députés du parti au pouvoir, dans le but d'empêcher le quorum d'être atteint.

Au moins 200 voix sur 300 sont nécessaires à l'Assemblée nationale sud-coréenne pour destituer le président. Le Parti du pouvoir au peuple (PPP) de M. Yoon dispose de 108 sièges et les partis d'opposition de 192. Selon les médias sud-coréens, seuls deux députés du PPP ont décidé de rester dans l’hémicycle.

Les images de la séance retransmises en direct ont montré les députés du PPP quitter la chambre avant le passage au vote, alors même que près de 150.000 manifestants sont massés devant le bâtiment pour réclamer le départ de Yoon, selon l’agence Yonhap. «La police a estimé qu’environ 149.000 personnes avaient rejoint le rassemblement à 17H30 (08H30 GMT) tandis que les organisateurs ont affirmé que la participation était d’un million de personnes», a rapporté l’agence de presse sud-coréenne.

Allocution télévisée
Yoon Suk Yeol avait sidéré la Corée du Sud mardi soir en annonçant l'imposition de la loi martiale, une mesure sans précédent depuis le coup d'État du dictateur Chun Doo-hwan en 1980, et en envoyant l'armée au Parlement dans le but de le museler. Dans des conditions rocambolesques, 190 députés avaient tout de même réussi à tenir une séance d'urgence dans la nuit, pendant que leurs assistants bloquaient les portes de l'hémicycle avec des meubles pour empêcher les soldats armés d'entrer. À l'unanimité, ces députés avaient voté contre la loi martiale, forçant l'impopulaire président conservateur à l'abroger au bout d'à peine six heures.

Dans une adresse télévisée à la nation d'à peine deux minutes samedi matin, M. Yoon, 63 ans, a annoncé qu'il confierait à sa formation le soin de prendre «des mesures visant à stabiliser la situation politique, y compris concernant mon mandat». «Je ne fuirai pas mes responsabilités légales et politiques concernant la déclaration de la loi martiale», a-t-il ajouté.

Il a expliqué son coup de force par son «désespoir en tant que président», alors que le Parlement largement dominé par l'opposition torpillait pratiquement toutes ses initiatives. «J'ai causé de l'anxiété et des désagréments au public. Je présente mes excuses sincères», a-t-il conclu avant de s'incliner profondément devant les téléspectateurs.

afp


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